Une proposition de loi pour plus de repas végétariens à la cantine

Depuis 2019, toutes les écoles ont l’obligation de proposer au moins un repas végétarien par semaine.

La députée Francesca Pasquini estime qu’il faut aller plus loin : en avril, elle défendra une proposition de loi pour rendre obligatoire, soit 2 repas végétariens par semaine pour tous les convives, soit une option végétarienne quotidienne. Le choix de la modalité d’application (2 menus ou option) serait alors laissé à l’appréciation des collectivités.

Végécantines et l’AVF soutiennent, bien évidemment cette proposition de loi, qui a l’avantage de laisser une grande liberté aux écoles.

Il est d’ores et déjà possible pour toutes les écoles d’adopter des mesures. Ce qui changera si la proposition de loi est adoptée, c’est que les écoles auront l’obligation de choisir entre ces deux dispositions.

Voici l’occasion de revenir sur les implications de l’option et du menu unique pour les collectivités :

L’option quotidienne : plébiscitée malgré sa complexité

Proposer une option végétarienne quotidienne a un avantage conséquent : celui de laisser le choix. L’option quotidienne jouit donc d’une bonne image, notamment auprès des convives et des parents.

Toutefois, elle a l’inconvénient d’être plus complexe à mettre en place que le menu unique : proposer deux menus par jour, cela signifie multiplier les productions du jour. Dans le contexte de temps et d’espace restreints de la restauration collective, cela peut faire peur au personnel.

une solution mise en place dans les cantines du 11e arrondissement de Paris, ou encore chez le prestataire marseillais Nurs’Eat pour pallier à cela : penser les menus pour faire en sorte que seule la source de protéine soit différente. Les accompagnements (légumes et féculents) étant les mêmes pour tou-tes, cela permet de faciliter la mise en production des différentes options végé et carnée.

Le menu unique : un plus pour la santé, la planète et le portefeuille

Proposer un menu végétarien unique deux fois par semaine peut être perçu comme quelque chose que l’on “impose”  aux convives sans leur avoir laissé le choix. C’est un obstacle important pour de nombreuses collectivités, et il peut être levé assez simplement en communiquant et en expliquant ce choix aux usagers.

Les contenus du site Végécantines peuvent vous y aider, comme notre livret sur les bonnes raisons de proposer des repas végétariens.

Nous l’avons vu, le menu unique est toutefois plus simple à mettre en œuvre pour le personnel, notamment dans les écoles du 1er degré, maternelles et primaires, dont les cantines proposent rarement des options.

Adopter les deux menus végé par semaine pour tou-tes a également d’autres avantages non-négligeables :

D’après les recommandations de santé publique et écologiques, nos apports en protéines devraient être couverts à 50% minimum par des aliments végétaux, les légumineuses. Le Sénat a publié un rapport en ce sens en novembre 2022, et certaines recommandations internationales portent ce minimum à 70%.

Pour l’instant, nous sommes bien loin de ces objectifs, et la majorité des français-es ne consomment que des produits animaux en tant que source de protéines.

Mettre en place deux repas végétariens par semaine pour tou-tes, c’est donc s’assurer que tous les convives aient accès à une alimentation plus en adéquation avec les recommandations officielles.

Les sources de protéines végétales coûtent également moins cher que la viande et le poisson. En contexte d’inflation, cet écart se creuse encore : multiplier les menus entièrement végétariens dans la semaine, c’est donc multiplier les économies.

(Retrouvez nos chiffres et nos sources sur la page Chiffres-clés)

Les économies ainsi réalisées permettent aux structures de proposer des produits de meilleure qualité, notamment plus de produits bio !

Option ou menu : un choix structurel

Au final, que vous choisissiez d’adopter une option quotidienne ou deux menus végétariens pour tou-tes, cela relève d’un choix structurel, et d’un positionnement :

• Avez-vous l’espace et le personnel nécessaire pour mettre en production une option carnée et une option végé tous les jours ?
• Est-il plus important pour votre collectivité de laisser le choix à vos convives, ou d’avoir un impact plus important en termes de santé et d’écologie ?
• La collectivité est-elle prête à investir du temps, et peut-être de l’argent, dans la réalisation de séances d’informations à destination des parents et/ou de jeux à destination des enfants pour une bonne compréhension du menu unique, ou pas ?

Dites-nous tout, et partagez-nous la recette végé préférée de vos convives : peut-être que nous la publierons pour mettre votre cantine à l’honneur !